• Le dictateur ukrainien Zelinsky

     

     

    Zelensky cite le film de Charlie Chaplin de 1940 sur Hitler à Cannes

     

     

    Dans un tweet d"une honnêteté indiscutable, quelqu'un publie une information choquante.

     

    "Zelensky interdit tous les partis d’opposition en Ukraine: silence en Occident…Dans la nuit de samedi à dimanche, le président ukrainien a annoncé la fermeture des 11 partis d’opposition en Ukraine,on appréciera à sa juste valeur le silence total des journalistes occidentaux…"

    A sa suite, sur le fil Twitter, les accusations de "petits dictateurs", par des gens trop contents de condamner la victime de l'agression russe, pleuvent. Les gens se lâchent.

     

     

     

    Tout ceci est bien bizarre, parce que cette information date du mois de mars. Du 22 mars exactement.

     

     

     

     

     

    Et effectivement, Zelensky a suspendu 11 partis d'opposition. Ce qui est difficile à excuser. Et même si je n'aime pas relativiser, c'est tout de même assez peu, 11 partis interdits sur 349 partis politiques enregistrés ((chiffre de 2020).

     

    Ce que ne dit pas le tweet, mais c'est sans doute un oubli involontaire sans aucune intention de désinformer, c'est qu'il s'agit de 11 partis pro-russes, juste un détail.

     

     

     

    Et ce que l'observateur honnête trouvera remarquable, c'est qu'ils dénoncent la censure de Zelensky, en justifiant celle de Poutine - qui ne se contente pas de censurer les journalistes, il les fait assassiner. Ainsi que ses opposants politiques, emprisonnés, "suicidés", ou victimes d'empoisonnement sur un banc de Londres... Juste un détail.

     

    Des partis marginaux et de gauche

    La majorité des partis suspendus étaient des partis progressistes, de gauche voire communistes, de toute petite taille, et certains étaient carrément insignifiants. Le plus important d'entre eux, la Plateforme de l'opposition, s'était hissée en deuxième position, mais avec seulement 37 sièges au Parlement ukrainien, qui en compte 450.

     

    Les 11 partis d'opposition étaient :

     

    Plate-forme de l'opposition - Pour la vie. Pro-Russe, le 21 avril 2022, 25 députés de l'ancien parti ont formé un nouveau groupe parlementaire appelé "Plate-forme pour la vie et la paix".

    Parti Shariy, (libertarien, pro-russe). Antonina Beloglazova, deuxième personnalité du parti et rédactrice en chef du site internet Shariy, a collaboré en Russie en 2015-2016 avec le Mouvement de libération nationale (NCD), qui vise à "restaurer la souveraineté de la Russie". Shariy a été observé à plusieurs reprises lors de divers événements pro-Poutine.

    Nashi. Selon des journalistes et des politologues ukrainiens, Nashi est l'un des nombreux partis pro-russes (Opoblok, Plate-forme de l'opposition - Pour la vie, etc.) formés à partir des débris du défunt Parti des régions. Le logo du Nashi rappelle l'étoile rouge soviétique.

    Bloc de l'opposition,

    Opposition de gauche,

    Union des forces de gauche,

    État,

    Parti socialiste progressiste d'Ukraine,

    Parti socialiste d'Ukraine,

    Parti socialiste et

    Bloc Volodymyr Saldo.

    Ce que signifie "pro-russe" en Ukraine aujourd'hui

    Avant 2014, il y avait un large camp dans la politique ukrainienne qui appelait à une intégration plus étroite avec les institutions internationales dirigées par la Russie plutôt qu'avec celles de la sphère euro-atlantique, voire à l'entrée de l'Ukraine dans un État de l'Union avec la Russie et le Belarus.

    Toutefois, après la révolution de l'Euromaïdan et les actions hostiles de la Russie en Crimée et dans le Donbas, le camp pro-russe a été marginalisé dans la politique ukrainienne.

    Dans le même temps, l'étiquette pro-russe a été très exagérée et a été utilisée comme on utilise les étiquettes en France.

     

    Elle a commencé à être utilisée pour décrire toute personne réclamant la neutralité de l'Ukraine. Elle a ensuite commencé à être employée pour discréditer et réduire au silence les discours anti-souverainistes, pro-étatistes, anti-occidentaux, anti-libéraux à sensibilité communiste, de gauche, et bien d'autres encore.

    Conclusion

    Il est important de s'informer. Beaucoup trop de personnes uni-dimensionnelles ne veulent pas en savoir trop, et s'accrochent à la première information qui leur plaît, sans chercher à vérifier. Mais il y a pire : c'est le fait de dénoncer la loi martiale imposée par le dirigeant ukrainien en période de guerre, lorsqu'on ignore la censure de Poutine - même en période normale, ou qu'on l'approuve ! Finalement, les gauchistes ne sont pas pires qu'à droite, dans la désinformation et le refus de regarder la réalité en face.

     

     

    Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.