• Le nationaliste Zélinsky, ou l'ukrainisation à la baïonnette

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    (Zelinsky,le nouveau président juif d'Ukraine)

     

     

    GUERRE OTAN CONTRE RUSSIE.Les trahisons de Zelensky et des médias : l’abandon de l’ukrainisation

    Les trahisons de Zelensky et des médias : l’abandon de l’ukrainisation

    3 novembre 2022 P.-A. Pontoizeau GUERRE OTAN CONTRE RUSSIE, RIPOSTE LAIQUE 3

     

    Que disait la presse mainstream lors de l’élection de Zelensky en avril 2019 ? Reprenons trois sources du moment : l’article du Monde du 21 avril de Benoît Vitkine, celui de La Croix du 28 mars d’Olivier Tallès après le premier tour et la synthèse de France Info du 22 avril 2019 actant son élection. Alors que ces rédactions nient maintenant 1. la corruption, 2. l’ukrainisation, 3. la promesse de la paix et 4. L’emprise des oligarques, ces trois articles jetaient en avril 2019 un regard cru sur l’élection présidentielle. Continuons aujourd’hui par l’ukrainisation.

     

    Les trois références :

     

    Ukraine : Volodymyr Zelensky remporte la présidentielle, le pays fait un saut dans l’inconnu (lemonde.fr)

     

    En Ukraine, le show Zelensky a rythmé la campagne (la-croix.com)

     

    Ukraine : ce que l’on sait du programme du nouveau président Volodymyr Zelensky (francetvinfo.fr)

     

    Et quelques autres sur l’ukrainisation :

     

    Histoire de l’Ukraine : l’ukrainisation en marche forcée, ou l’empire de la discrimination positive (lemonde.fr)

     

    L’ukrainisation de force renforce le séparatisme et pourrait provoquer l’éclatement de l’Ukraine – Le conseil du PECO (ecopeco.org)

     

    Ukrainisation à marche forcée, par Nikita Taranko Acosta (Le Monde diplomatique, mai 2019) (monde-diplomatique.fr)

     

    Une réalité décrite par les médias lors de l’élection de Zelensky

     

    Alors que les médias nient maintenant le nationalisme ukrainien et ses provocations à l’encontre des populations de culture et de langue russes, Benoit Vitkine affirmait bien dans Le Monde :

     

    « C’est d’ailleurs dans ce domaine que Volodymyr Zelensky s’est montré le plus précis, en disant sa volonté de cesser l’« ukrainisation » linguistique et culturelle menée par M. Porochenko et à laquelle n’adhère pas une partie de la population, de « réintégrer » les populations du Donbass, par exemple en versant leurs pensions aux retraités des territoires de l’Est sous le contrôle des séparatistes prorusses. » (Le Monde)

     

    La promesse sur laquelle il fut élu : cesser ce nationalisme linguistique qui existait bel et bien. Le lecteur notera qu’on punissait bien les russophones en les privant de leurs droits dont celui à leur pension de retraite. Pour un Etat de droit, la mesure est étonnante !

     

    Sa campagne relatée par O. Tallès de La Croix dans son article d’entre deux tours montre bien que les décisions prises en 2014 ont brisé l’unité de l’Ukraine en exacerbant des tensions ethniques et linguistiques. Même La Croix parle bien à cette époque de tension ethnique (CQFD). Et Zelensky apparaît comme le pacificateur :

     

    « Dans les villes de l’Est et du Sud, Vladimir Zelensky est en passe de détrôner les candidats traditionnellement pro-russes, issus du parti des régions de l’ancien président en fuite Viktor Yanoukovitch. L’humoriste rassemble aussi à l’ouest et au centre, gommant les clivages linguistiques et ethniques habituels du pays. » (La Croix)

     

    France Info constate aussi la réalité nationaliste depuis 2014, et la radio souligne la position du nouveau président désireux de réunir les Ukrainiens par-delà ces rivalités artificielles et dangereuses :

     

    « Le président sortant avait imposé un agenda nationaliste. A l’inverse, Volodymyr Zelensky veut « cesser l’’ukrainisation’ linguistique et culturelle menée par Petro Porochenko et à laquelle n’adhère pas une partie de la population » et « ‘réintégrer’ les populations du Donbass » majoritairement russophones, rapporte Le Monde. » (France Info), la radio faisant référence à l’article du Monde que nous utilisons aujourd’hui.

     

    Un projet nationaliste et une unité linguistique explosive

     

    La loi du 16 janvier 2021, Zelensky étant président depuis avril 2019, confirme bien que ce dernier contredit totalement ses promesses électorales. Arrêter l’ukrainisation a marche forcée est déjà un vieux souvenir et une promesse électorale trahie. Cette loi oblige les sociétés de service à parler à leurs clients exclusivement dans la langue ukrainienne sans oublier les fonctionnaires. Elle exacerbe les tensions et donne raison aux « autonomistes » du Donbass en faveur d’un séparatisme. L’éclatement de l’Ukraine est en ligne de mire dès lors qu’une loi vient violer la totalité des traités internationaux en matière de respect des minorités linguistiques et de leur droit.

     

    La dérussification a commencé avant même la révolution orange en 2014. La plupart des 5 500 statues de Lénine ont été déboulonnées, surtout à l’Ouest. Des avenues ont été débaptisées. Les nationalistes ont imposé que l’avenue de Moscou de Kiev devienne l’avenue Stepan Bandera, du nom de ce dirigeant de l’armée insurrectionnelle, elle qui collabora avec le Reich et qui extermina de nombreux juifs d’Ukraine.

     

    La dérussification et la décommunisation

     

    Une loi de mai 2015 porte atteinte à la liberté de pensée et de s’exprimer. Personne n’y prête attention. Sans aucune sympathie particulière pour le communisme de ma part, cette loi revêt bien un caractère liberticide très troublant. Elle juge la présentation et la promotion des symboles communistes illégale. Les monuments sont à détruire ou remiser, les statues et les insignes des partis politiques doivent renoncer à cette symbolique. Les statues de Lénine sont aussi des œuvres d’art, mais le politique prime et donne droit à leur destruction.  

     

    La dérussification rime donc avec la décommunisation, d’où la suppression des emblèmes soviétiques. La pression s’exerce aussi de façon croissante sur la langue russe, par la loi de mai 2017 qui oblige les chaînes de télévision à diffuser 75 % de leur programme en ukrainien. Certains médias maintiennent le bilinguisme par respect des téléspectateurs. La deuxième loi de septembre 2017 prévoit d’imposer l’ukrainien dans les établissements scolaires, ce que même Lénine n’a pas fait, respectant les langues locales. C’est la fin des minorités linguistiques. Très étonnamment, pour ne pas froisser l’Union européenne, quelques exceptions sont admises pour le hongrois, le polonais et le roumain, archi-minoritaires, voire sur le papier pour les peuples autochtones dont les tatars de Crimée sous la pression du Conseil de l’Europe. Le Russe doit disparaître. Pire, le russe n’est pas une langue autochtone, même pas une langue envisageable en langue vivante étrangère. L’ukrainisation fait violence à la tradition russophone de millions d’habitants de l’Ukraine.       

     

    Un projet discriminatoire et anti-russe porté par Zelensky

     

    En contradiction totale avec ses promesses électorales sur la fin de l’ukrainisation forcée, les dispositions de 2021 viennent renforcer les lois de 2017. Pourtant, la Commission de Venise, organe consultatif du conseil de l’Europe, aussi dénommée commission européenne pour la démocratie par le droit, émet des réserves sur ce texte discriminatoire envers les russophones. Elle suggère moins de restrictions liberticides pour favoriser l’intégration des minorités linguistiques dans le respect de leur identité culturelle. Comme l’indique Nikita Taranko Acosta dans Le Monde Diplomatique de mai 2019, les textes « prévoit également un nouveau délit d’« humiliation de la langue ukrainienne». Une patrouille de vingt-sept inspecteurs, chargée de sa bonne application, pourrait infliger des amendes aux fonctionnaires s’exprimant dans une autre langue dans le cadre de leur travail. » (page 9).

     

    Or la situation objective est la suivante, selon les données de l’Etat ukrainien lui-même. (Source, Comité national des statistiques d’Ukraine – La situation de la langue ukrainienne en 2018, cf. article du Monde Diplomatique). On notera une superposition partielle de la déclaration d’être ethniquement ukrainien et la pratique des langues ukrainienne, russe ou les deux. Plusieurs régions, dont Kiev, sont bilingues et à majorité russophone. La seule pratique de l’ukrainien concerne ¼ de la population dans la capitale !

     

     

     

    Avec une telle carte, comment nier que l’ukrainisation est un projet ethnocidaire pour la grande majorité de la population, russophone ou bilingue. Deux régions seulement à l’Ouest, Lviv et Ivano-Frankivsk sont majoritairement ukrainophones. Le lecteur notera que l’Ukraine acte une déclaration d’appartenance à l’ethnie ukrainienne, pour ceux qui douterait du caractère ethnique du nationalisme ukrainien à l’œuvre dans les travaux de ses administrations. On imagine bien la déclaration d’ethnicité française, n’est-ce pas ? Elle ne susciterait aucune réaction ! CQFD…

     

    Zelensky, traître a ses promesses électorales

     

    Or, Zelensky, russophone d’origine, se trouve à défendre l’indéfendable, au détriment de l’histoire culturelle de son pays. Le russe y est pratiqué depuis plusieurs siècles et les Soviets ont même favorisé la langue ukrainienne tout en actant le russe comme langue commune des Républiques Soviétiques. Zelensky a cédé à l’aile la plus nationaliste et revancharde, brisant les compromis de l’époque Ianoukovitch. Or, le russe reste la langue pratiquée par un grand nombre dont des jeunes. La presse reste majoritairement russophone, les séries télévisées populaires sont en russe, les livres en russe se vendent trois fois plus, malgré les interdictions d’importations d’ouvrages en russe, jugés antiukrainiens. Zelensky se contredit, entre les lois de 2021 et ses déclarations dont Nikita Taranko Acosta se fait l’écho dans Le Monde Diplomatique de mai 2019 : «« L’ukrainien est la langue d’État, mais il ne faut mettre sous pression ni le russe ni les autres langues d’Ukraine », a déclaré M. Zelensky en mars dernier lors d’un entretien accordé à plusieurs grands journaux occidentaux. »

     

    Et les minorités se sont exprimées, en dehors des russophones, montrant bien que la pression de l’ukrainisation est très mal vécue. Dans la foulée des lois de 2017, des députés européens hongrois, polonais, slovaques et bulgares ont contesté la loi sur l’enseignement qui allait brimer les minorités linguistiques. Porochenko a repoussé l’application de la loi à 2023, mais Zelensky n’a rien renié de l’ukrainisation de son prédécesseur. Dans son entretien de mai 2019, Zelensky précise : « Aujourd’hui, notre système éducatif fonctionne de telle manière que les prochaines générations s’exprimeront en ukrainien ».

     

    Pour conclure, l’ukrainisation n’est donc pas un fantasme de serviteur de la cause russe. C’est une réalité vécue par les populations, avec son cortège d’humiliations, d’agressions et de combats menés à l’intérieure des frontières, entre Ukrainiens. La trahison est là encore immense. Le peuple a été trompé par le comédien.

     

    Dans un tel contexte, comment l’Occident compte-t-il sortir de la guerre, même dans l’hypothèse d’une victoire ukrainienne ? Comment seront traitées les populations russophones ? Nous disposons déjà de témoignages d’exactions, de meurtres, de tortures. La reprise de ces territoires ne s’accompagnera-t-elle pas d’une chasse ethnique ? L’Occident aveuglé par son projet de déstabilisation de la Russie semble prêt à sacrifier des populations.  Il semble prêt à justifier un ethnocide par l’interdiction de la pratique de sa langue maternelle. Nous sommes en 2022 !

     

    Pierre-Antoine Pontoizeau

     

    (Source  :Riposte Laïque)